Les principaux gaz à effet de serre à l'origine du réchauffement climatique ont franchi de nouveaux records de concentration dans l'atmosphère en 2010, a dénoncé lundi 21 novembre l'Organisation météorologique mondiale (OMM). "Même si nous parvenions à stopper aujourd'hui nos émissions, ce qui est loin d'être le cas, les gaz déjà présents dans l'atmosphère y subsisteraient encore pendant des dizaines d'années et continueraient de perturber le fragile équilibre de la Terre, planète vivante, et du climat", a précisé le secrétaire général de l'OMM.
Parce qu'ils captent une partie du rayonnement solaire, les gaz à effet de serre favorisent le réchauffement de la planète. Entre 1990 et 2010, le forçage radiatif de l'atmosphère par les gaz à effet de serre – indicateur qui mesure l'impact des facteurs modifiant l'équilibre entre le rayonnement solaire entrant et les émissions de rayonnements infrarouges sortant de l'atmosphère – a augmenté de 29 %, et à lui seul le dioxyde de carbone (CO2) est responsable de 80 % de cette augmentation. Le CO2 contribue à hauteur de 64 % au forçage dans l'atmosphère. Sa concentration dans l'atmosphère a augmenté entre 2009 et 2010 de 2,3 ‰ (ppm), soit plus que la moyenne des années 1990 (1,15 ppm), et que celle des dix dernières années (2 ppm).
L'OMM relève également qu'après "une période de stabilisation temporaire relative (1999-2006), la concentration de méthane dans l'atmosphère est repartie à la hausse, et les scientifiques s'efforcent d'en découvrir les causes". Le protoxyde d'azote (N2O), autre gaz de serre, a aussi contribué au réchauffement de la planète. En 2010, la teneur de l'atmosphère en N2O était supérieure de 20 % par rapport à l'époque préindustrielle selon l'OMM. Le taux d'accroissement est de 0,75 ppb (partie par milliard de molécules d'air sec), par an sur les dix dernières années, ce qui est dû surtout à l'utilisation d'engrais azotés, comme le fumier, qui "a profondément perturbé le cycle mondial de l'azote".
L'OMM, par le biais de son programme de la veille de l'atmosphère globale, coordonne les observations des gaz à effet de serre dans l'atmosphère, via un réseau de stations réparties dans plus de cinquante pays. Son rapport sur les gaz à effet de serre, publié lundi, est le septième depuis 2004.
Source: lemonde.fr