Les mythologies européennes, depuis les côtes de la Méditerranée jusqu'au nord de la Scandinavie, n'ont eu de cesse de relier le loup à la fécondité, à la protection, à la destruction, à la punition, au soleil et aux divinités héroïques qui incarnaient ces valeurs comme Apollon ou Belen.
L'aspect particulier de l'approche des peuples indo-Européens par rapport aux Amérindiens du Nord est que le loup symbolise à la fois la protection et la destruction. Il existe donc à l'origine une dualité dans le culte ou la vision de cet animal. Le loup occupe une place dans toutes les religions d'Europe même monothéistes, il est respecté, vénéré ou craint.
Avant le développement de l'agriculture et de l'élevage, de nombreux peuples d'Europe se disaient descendants des loups et vouaient ainsi un culte au dieu-loup ancêtre.
Dans l'Antiquité, voir un loup avant le début d'une bataille était aussi présage de victoire, le loup étant l'animal symbolique du chasseur et du guerrier. Il était totémisé chez les Germains.
Hemidrachme provenant d'Argos avec un protomé de loup
Dans la Rome antique, on retrouve cette ambivalence : Louve de Romulus et Rémus protectrice, louve attaquant l'élevage ou occasionnellement l'homme (ces attaques sont mentionnées sur des inscriptions de stèles, dans des traités d'agronomes ou es chroniques). Ainsi, des patriciens engagent des luparii (chasseurs de loups) pour tuer ceux qui s'approchent des grands domaines impériaux. En Grèce antique, les lois de Solon instituent des primes pour tous ceux qui abattent des loups dangereux, poursuivant le mythe de la bête féroce. Durant l'Ancien Régime, des histoires de loup-cervier ou de loup anthropophage (comme la Bête du Gévaudan) font naître des peurs collectives.