Voilà, j'ai lu récemment Huis-Clos, de Sartre, et c'est de là qu'est tirée cette célèbre phrase: "L'enfer, c'est les autres".

Évidement, sorti de son contexte, on peut donner divers sens et faire des antithèses à ce concept. Car si on lit le livre, on comprend que cette phrase est liée à une situation précise.

Cela ne m'empêche pas de vous demander, même pour ceux qui ne connaissent pas le livre, quelle est votre opinion sur ça?

à vous

Ah, j'ai toujours pensé la même chose.

Cette phrase, on s'en sert pour simplement dire que les gens que l'on a autour de nous, avec qui ont a des interaction nous empoissonnent l'existence, ou alors on va dire:"mais, que ferions-nous tout seul?"

Alors qu'en fait, quand on lit Huis-clos, les circonstances sont un cas bien particulier où en effet "l'enfer, c'est les autres".

En résumé, je dirais que, comme dans le livre, on peut utiliser cette phrase lors de conditions spécifiques, comme la situation où je suis en ce moment, c'est typiquement ça: un enfer, à cause des "autres", ceux qui m'entourent à l'heure actuelle.

En effet, on peut constater dans la vie de tous les jours que l'enfer, c'est les autres.
Dans le train, quand on est assis à côté d'une crétine qui raconte sa vie au téléphone, à tue-tête, surtout quand il s'agit de détails peu ragoûtants, ben, c'est l'enfer.
Quand on est dans une file d'attente et qu'on tombe sur deux crétins qui n'ont rien de mieux à faire que de "se lécher la poire", histoire de bien montrer que leur relation n'est basée sur rien d'autre, c'est l'enfer.
Quand on doit régler des papiers administratifs et qu'on tombe sur une gourde de la Sécurité Sociale qui te prend pour un(e) imbécile parce qu'il y a une erreur de remboursement en te disant "vous êtes sûr(e) que vous êtes bien allé(e) chez le médecin?" c'est l'enfer.
Quand tu fais tes courses et que tu dois faire du slalom pour éviter de heurter un gosse qui coure partout loin de la surveillance de ses parents, c'est l'enfer.

Bref, je vais m'arrêter là, je pourrais continuer des heures.

Ce qui est dommage, c'est que si les gens y mettaient un peu du leur, ça serait tellement plus vivable!

Je vois cette phrase d'une façon plus philosophique. Dans le sens ou notre moi extérieur se construit, en partie, par rapport aux autres et à leur regard, il y a forcément un moment ou c'est "l'enfer"/le doute. Nous trébuchons, nous doutons devant un visage fermé, impassible, interrogateur et "jugeur".

Fallen Angel, j'ajouterais quand même que les autres et leurs regards peuvent nous détruire, pas seulement nous construire. Certaines personnes ne sont pas assez solides pour sortir "plus forts" d'une confrontation avec les autres.

J'ai l'impression d'entendre parler de moi, là, c'est tellement vrai ce que tu dis, Disciplus

Après discussion et réflexion (histoire de dire ce que je pense de tout ça, en essayant de blesser le moins de monde possible).

Disons que oui on peut considérer que l'enfer c'est les autres, dans le cas où ce n'est pas toujours facile de se relever d'une confrontation avec autrui, mais je suis d'accord avec Fallen Angel quand elle dit que ce regard peut aussi nous servir à nous construire.
Je reformule ma pensée: sans les autres et leurs regards, leurs gestes, leurs paroles, ... nous n'avons personne pour nous remettre en question, c'est en tout cas beaucoup plus compliqué. Donc ils peuvent aussi nous servir à avancer, à évoluer, ... car sans remise en question il y a stagnation...

Mais je comprends très bien ce que certains peuvent ressentir, il y a beaucoup plus de personnes qui subissent et souffrent "des autres" qu'il n'y parait ("Nous sommes tous des juges, sans arrêt des jugés"). Mais ce n'est pas en baissant les bras, en s'apitoyant, ... qu'on avance.

Tous les grands penseurs, philosophes, physiciens, ... s'ils s'étaient dit que "sans les autres ce serait beaucoup plus simple, mais comme ils sont là, c'est trop dur alors j'abandonne parce que je ne veux plus être regardé de travers, ..." je ne sais pas où nous en serions à l'heure actuelle...

C'est pas tellement faux, ce que tu dis Dinendal.
Je pense aussi que la confrontation avec les autres peut nous servir.
Mais c'est un peu dur de dire que "ce n'est pas en baissant les bras qu'on avance". Même si effectivement, les victimes des "autres" ne devraient pas leur donner la satisfaction d'avoir gagner. Mais c'est plus facile à dire qu'à faire.

Je tiens à ajouter aussi, et ça mérite d'être dit, parfois, les autres sont un réconfort. Donc l'enfer, c'est les autres, mais pas seulement

C'est un peu ce qu'on peut voir dans des histoires comme "L'Ile Mystérieuse" de Jules Verne, où, perdus sur une île "déserte", les personnages cherchent à rencontrer leurs semblables... Comme quoi, ça peut être l'enfer quand il n'y a pas d'autres.

Très intéressants vos ajouts, Disciplus et Feuille d'automne.

En effet, on peut aussi voir l'inverse à cette phrase. Je pense que les autres, ça peut être l'enfer, le paradis, ou tout simplement "neutre", c'est à dire ni l'un, ni l'autre.

Moi, le simple fait de tomber tomber sur quelqu'un de sympathique à la caisse d'un magasin est quelque chose d'important qui fait basculer dans le côté "paradis". Comme quoi, ça tient à pas grand chose, quand même...

Avec toutes vos réponses on aurait envie de réécrire cette phrase en

"L'enfer peut être les autres"

C'est sur, je suis d'accord, les autres peuvent faire beaucoup de mal et peuvent aussi faire du bien.

J'ai longuement réfléchi lorsque j'ai lu cette phrase pour la première fois et en y repensant maintenant j'obtiens deux visions totalement différentes :
-L'an dernier : "L'enfer c'est les autres" oui mais l'Homme à une nature masochiste
-Maintenant : "L'enfer c'est les autres" oui mais il y a pire que l'enfer et il y a pire que les autres : il y a "Moi"

Shito Ippai a écrit:

il y a pire que les autres : il y a "Moi"

Est-ce que tu veux dire par là que l'enfer, c'est Moi?

Oui c'est à peu près ça ^^

Je n'avais jamais vu les choses comme ça, c'est intéressant comme point de vue.