Je me rappelle quand j'avais été voir le Marie-Antoinette de Sofia Coppola : dans la file, il y avait deux femmes ; l'une d'elle demandait "Marie-Antoinette, c'est pas celle qui a été décapitée par son mari ?".
Véridique. Et là quand même, on ne peut pas s'empêcher de tiquer.
Je ne suis pas du genre à dire "quel(le) niais(e), il/elle ne connait rien... !". J'essaie de ne pas être trop catégorique à ce sujet, pour ne pas devenir intolérante.
Non, ce qui m'énerve, c'est le manque de curiosité. Quand, par exemple, je vois des filles prétendre aimer Lewis Carroll et qui ne savent même pas que Lewis Carroll est un pseudonyme, j'ai envie de leur demander pourquoi elles ne creusent pas plus loin. Pourquoi ce manque de curiosité, de faim ?

Les gens n'ont pas envie de réfléchir, je crois. Il faut que tout tombe tout cuit.
Et c'est bien ça le plus triste. Même les cours d'histoire les plus basiques ( la Révolution française et la seconde guerre mondiale) ne semblent laisser aucune trace dans la tête des gens.

C'est ça qui devraient faire peur, plutôt le fait d'aimer les films d'horreurs.

Petit HS ( désolée)
Foxglove : tu aimes Lewis Carroll ?

Bad Wolf a écrit:

C'est ça qui devraient faire peur, plutôt le fait d'aimer les films d'horreurs.

Exactement. D'où ma petite pique sur la télé-réalité et autres émissions du même acabit.

Bad Wolf a écrit:

Foxglove : tu aimes Lewis Carroll ?

Enormément !

Ah la télé réalité ne m'en parle pas ... je vois ce qu'il en est a travers les zappings ...

Foxglove, je t'adore déjà.

Et bien, en fait, je dirais que l'attrait de la télé-réalité est le même que celui qui pousse les gens à ralentir sur la route quand il y a un accident. Les gens semblent aimer mettre leur nez dans les affaires des voisins. Pas pour les connaitre ou leur offrir leur compassion, mais pour se complaire de leurs malheurs. Ca doit les soulager des leurs peut être. Je trouve ça profondément malsain.

Je suis très curieuse de la nature humaine, de la vie des gens qui m'entourent, mais toujours pour les comprendre, les découvrir. Pas pour me réjouir de leur misère ou de leur chute.

A la télé, c'est l'inverse. Plus il y a de larmes et du sordide, plus ça marche.

Et le pire, c'est qu'il y a encore des gens qui passent volontairement dans ces émissions, pour se montrer.

Je ne comprendrais jamais ces gens qui passent à la télé, pour y montrer leur malheur, les bleus à l'âme, leur bêtise parfois et les autres qui regardent, une petite lumière dans l'oeil... c'est sordide, effectivement. Pas d'autres mots. C'en est fascinant tellement c'est surréaliste. Des programmes qui flattent les bas-instincts des gens. On se moque, on se réjouit, et on se flatte de ne pas être aussi ridicule. Je ne comprends pas comment on peut avoir besoin de ça.

C'est le divertissement pascalien dans toute sa splendeur. Les gens veulent toujours penser à autre chose, soit parce qu'ils ont envie d'oublier leurs tracas, soit parce qu'ils - et c'est moins rare qu'on le ne croit -, n'ont pas envie de penser à leur mort. Peut-être qu'en plongeant là-dedans, ils veulent oublier leur propre néant, oublier, comme l'écrivait Pascal - dont je ne suis pas une fan - que nous sommes avant tout des êtres misérables, mortels, et que nous ne sommes, finalement, à l'abri de rien. Mais même lui ne condamne pas le divertissement.
La plupart n'osent pas affronter leurs peurs, leurs misères. Alors ils la regardent chez les autres. C'est plus simple et moins violent. La vieillesse n'existe pas, la mort n'existe pas, la souffrance n'existe pas. Sauf chez les autres. Pas étonnant ensuite que ceux qui regardent des films d'horreur soient si mal considérés, alors que la plupart d'entre eux ont une toute autre démarche. Regarder un film, c'est vivre, ce n'est pas regarder ce qui se passe chez le voisin. Une nuance d'importance.
Je pense aux mots d'Anaïs Nin qui parlait de ces gens en disant qu'ils étaient ensevelis, qu'ils hibernaient. Alors qu'on devrait aller plus loin, déchirer l'horizon.

Je suppose bien en disant que toi aussi, tu aimes Lewis Carroll ?

Euh je ne suis pas un fan de Mr Dodgson mais comme beaucoup j'ai lu et vu les aventures d'Alice

Ce n'est pas le fait que ça soit du divertissement le problème, même d'utiliser le malheur et la bêtise pour le faire.

Se tourner vers quelque chose de léger pour se détendre, ce n'est pas un mal. Mais avoir besoin pour cela de voir à quel point les autres sont encore plus "misérables" que nous, c'est d'un glauque.

Et ce que tu dis sur le fait de vivre en regardant un film, Foxglove, c'est précisément ce que je voulais dire dans mon précédent message.
On vit par procuration l'expérience ( fantasmée en général, du moins je l'espère) d'un autre pour connaitre son ressenti, et compatir, ou comprendre. Utiliser son empathie, en somme.
En tout cas, pour moi, c'est carrément ça.

( @ Foxglove :Et oui, tu suppose bien ^^ J'adore Lewis Carroll ( et je connais son vrai nom XD). En fait, j'ai lu pas mal de tes posts, et on a plusieurs points communs. )

Quand je parlais de divertissement, je parlais bien de celui que procure ce type d'émissions, puisqu'on en parlait. Le divertissement ne me dérange pas, je reste persuadée que même dans le divertissement, on peut trouver quelque chose pour se "nourrir", pas seulement pour se changer les idées ou éviter de penser au pire.

Draven : et voilà, même les lecteurs qui ne sont pas vraiment fans de Lewis Carroll connaissent son vrai nom !
(J'ai même connu une jeune fille qui ne cessait de l'appeler Carroll Lewis. )
Il faudra ouvrir un topic sur le Monsieur, parce qu'on va vite être hors-sujet ! C'est une personnalité très intéressante, qui plus est.

Bouh, je suis une mauvaise modératrice, car je n'ai pas le temps de tout lire! Je repasserai.

Mais en effet, Foxglove, tu as raison, je pense qu'un sujet sur Lewis Caroll s'impose, plutôt que dériver du sujet initial

Je viens m'immiscer et jouer un peu les trouble- fête, pardon d'avance

Mais j'aurais une question.

Mitsukai dans son post de début parle de films gore, comme Saw. En gros, un film très loin de ce que moi j'appelle film d'horreur ou d'épouvante. C'est pour moi le genre de films qui montre à quel point l'humain peut être malsain.

Or, j'ai lu vos posts, et je vous vois passionnés dans le débat, à défendre la cause des films d'horreur (au passage, je vous trouve bien "remontés"! c'est si grave que ça, de penser qu'aujourd'hui les films "d'horreur" sont des trucs sordides? J'ai vu de grandes causes humaines, animales ou écologiques défendues avec moins de verve!)

Et donc j'ai une question. Défendez-vous des films d'horreur et d'épouvante (des films comme Alien, Psychose ou Shining) ou des monstruosités malsaines comme Saw? Si ce sont les premiers, ce ne me semble pas être le sujet (sauf erreur de ma part), mais si ce sont les deuxièmes, alors je ne suis pas d'accord avec tout ce que vous dites, au risque de me faire taper virtuellement

Et en quoi donner son avis est un problème ? Je ne pense pas que Foxglove ou moi ayons été impolies ou agressives, donc si on veut donner un point de vue différent, c'est légitime.

Quant à la question que tu poses, en tout cas pour moi, je parle évidemment des premiers. Mais ta distinction me parait curieuse. C'est du cinéma, et comme dans tous les genres, il arrive des daubes. Dans lesquelles, je classerai les Saw, excepté le 1.

Mais un film d'horreur, c'est en général violent ( physiquement ou psychologiquement) donc, sur un topic de la violence dans les films, je ne pense pas que l'on soit hors sujet.

J'ai exprimé mon avis au sujet de Saw, des torture-porn et des films plus récents en général dans mon premier message. Il suffit de me relire.

J'entends ce discours, comme quoi il faut être un peu sadique soi-même pour regarder des films d'horreur, depuis des années et des années. Mais cette lassitude n'est pas cause de ma (ou notre) "verve", comme tu l'écris.
Mes avis sont bouillants (c'est parfois une qualité), mais je ne pense pas, comme le souligne Bad Wolf, avoir été impolie ou agressive.