Voici un petit sujet qui m'a semblé intéressant: parler des superstitions et de leurs origines.
Voici ce que j'ai trouvé:
Briser un miroir=sept ans de malheurCette superstition reste l'une des plus répandues aujourd'hui : , elle est née bien avant l'apparition des premiers miroirs de verre. Elle trouve son origine à Rome au 1er siècle av-JC.
Les premiers miroirs que possédaient les Égyptiens, les Hébreux et les Grecs de l'Antiquité étaient fabriqués à base de métal poli (cuivre, bronze, argent ou or), et étaient incassables. Vers le 4ème siècle av-JC, les Grecs s'en servaient pour la catoptromancie (divination), qui utilisait du verre fin ou des cruches de terre cuites remplies d'eau. Le récipient plein d'eau (miratorium pour les Romains) était censé révéler l'avenir de la personne dont l'image s'y reflétait. Les prédictions étaient déchiffrées par un voyant. Si l'un de ces miroirs glissait et se brisait, ce dernier pouvait interpréter la chose soit la personne n'avait pas d'avenir (il ne lui restait guère de temps à vivre), soit les épreuves qui l'attendaient étaient terrifiantes.
Au Ier siècle ap-JC, les Romains adoptèrent cette superstition en y ajoutant une petite note personnelle, qui subsiste encore à présent. Persuadés que l'état de santé d'un individu évoluait selon des cycles de sept ans, ils en déduisirent que le miroir, qui reflète l'apparence d'une personne, et donc son état de santé, augurait sept ans de maladie ou de malchance s'il se brisait.Au XVème siècle, les premiers miroirs plats, cassables, recouverts d'une couche d'argent, étaient fabriqués à Venise. Ils étaient fort coûteux et exigeaient le plus grand soin dans leur manipulation et les maîtresses de maison répétaient inlassablement aux domestiques chargés de les entretenir qu'un miroir brisé équivalait à sept ans de malheur (ou par extension les domestiques seraient privés de salaire pendant 7 ans pour rembourser le miroir brisé).
Le nombre treize=nombre mauditParmi toutes les superstitions, le malaise suscité par le nombre 13 est celui qui touche le plus grand nombre aujourd'hui.
En France, par exemple, de nombreuses rues ne comportent pas de numéro 13. En Italie, la loterie nationale a supprimé le 13. Sur les vols nationaux et internationaux, de nombreux avions n'ont pas de treizième rang. Aux États-Unis, le quatorzième étage suit directement le douzième dans bon nombre de gratte-ciel et d'immeubles d'habitation.
Comment cette phobie du nombre 13, à laquelle les Anglo- Saxons ont même jugé utile de donner un nom, la triskaidekaphobia, est-elle apparue?
L'idée elle-même remonte au moins à la mythologie nordique de l'ère préchrétienne. A Walhalla, se tenait un banquet auquel 12 divinités avaient été conviées. Soudain, Loki, dieu de la guerre et du mal, fit irruption dans la salle, élevant à 13 le nombre des convives. On voulut alors le chasser, ce qui déclencha une violente dispute dans laquelle Balder, le dieu le plus aimé de tous, trouva la mort.
Il s'agit là de la plus ancienne référence écrite à la malédiction qui plane sur le nombre 13. Née en Scandinavie, la superstition s'étendit bientôt à toute l'Europe. A l'aube de l'ère chrétienne, elle était donc bien ancrée dans tout le bassin méditerranéen. Elle allait trouver un nouveau souffle avec le repas le plus célèbre de l'histoire de l'humanité, la Cène, où le Christ et ses apôtres étaient 13 autour d'une table. Moins de vingt-quatre heures après, Jésus était crucifié.
Une fois qu'une croyance se trouve bien ancrée dans les esprits, les gens s'efforcent, consciemment ou non, d'en apporter la preuve. En 1798, une publication anglaise, le Gentleman's Magazine, voulut confirmer la véracité de la légende de façon mathémaatique en révélant qu'en moyenne, lorsque 13 personnes se trouvaient réunies dans une pièce, l'une d'elles allait mourir dans l'année.
Vendredi 13 : pour expliquer la véritable terreur qu'inspire ce jour, les spécialistes se sont penchés sur les événements désastreux dont il fut, semble-t-il, le théâtre. D'après la tradition, ce fut un vendredi 13 qu'Ève tenta Adam avec la pomme, que l'arche de Noé fut lancée sur les flots, qu'une confusion de langues frappa la tour de Babel, que le temple de Salomon fut détruit et que le Christ mourut sur la croix.
Cependant, la véritable origine de la superstition semble également se situer dans une légende nordique. Vendredi était l'autre nom de Frigga, la déesse de l'amour et de la fertilité. Lorsque les tribus nordiques et germaniques se convertirent au christianisme, Frigga fut bannie, envoyée au sommet d'une montagne et considérée comme sorcière. On raconta alors que chaque vendredi, la déesse, pleine de rancune, convoquait 11 sorcières, plus le diable (ils se retrouvaient donc à 13), pour comploter de mauvais tours. Durant de nombreux siècles en Scandinavie, le vendredi fut connu comme le « Sabbat des sorcières »
Croiser un chat noirLa crainte du chat noir qui traverse une allée a une origine très récente. Cette croyance va d'ailleurs à l'encontre de la vénération dont le chat était l'objet en Égypte à l'époque de sa domestication, vers 3000 av-JC.
Dans l'Égypte antique tous les chats, y compris les noirs, étaient tenus en très haute estime et protégés par la loi. Cette idolâtrie était telle que lorsque l'animal mourait, toute la famille prenait le deuil ; et les pauvres comme les riches embaumaient le corps du défunt de manière très raffinée, l'enveloppant dans des linges fins avant de le placer dans des sarcophages en matériaux précieux tels que le bronze ou même le bois (très rare dans ce pays quasi désertique qu'était l'Égypte). Et dans les cimetières de chats qui furent mis à jour par les archéologues, les chats noirs momifiés étaient loin de constituer des exceptions.
Impressionnés par la grande résistance du chat, capable de sortir indemne de chutes d'une hauteur considérable, les Egyptiens en vinrent à croire que le chat disposait de neuf vies.
La popularité du chat se développa rapidement au cours des âges. Des documents vieux de deux mille ans, rédigés en sanscrit, évoquent son rôle dans la société indienne. Et en Chine, vers 500 av-JC, Confucius possédait un chat. En l'an 600 ap-JC, le prophète Mahomet prêchait avec un chat dans les bras, et à la même époque, les japonais commençaient à adopter des chats dans leurs pagodes pour protéger les manuscrits sacrés. Jusque-là, voir un chat traverser une allée devant soi était de bon augure.
La crainte du chat, surtout noir apparut au Moyen-Age en Europe, plus particulièrement en Angleterre. Son caractère indépendant, obstiné et sournois, ajouté à la soudaine surpopulation de ces animaux dans les grandes villes, contribua à sa disgrâce. Or les chats de gouttières étaient souvent nourris par de vieilles femmes pauvres et solitaires et, lorsque l'obsession de la sorcellerie envahit l'Europe, beaucoup de ces femmes sans abri furent accusées de pratiquer la magie noire et par association, les chats qu'elles entretenaient (surtout les noirs) furent eux aussi jugés coupables de sorcellerie.
Vers la fin du Moyen-Age, de nombreuses sociétés tentèrent d'exterminer les chats. Alors que la phobie des sorcières se transformait en véritable paranoïa, nombreuses furent les femmes qui moururent sur le bûcher en compagnie de leurs innocents compagnons.
En France, des milliers de chats étaient brûlés chaque mois jusqu'à ce que Louis XIII, vers 1630, mît un terme à cette cruelle pratique.
Vu le nombre de siècles pendant lesquels des chats noirs furent sacrifiés dans toute l'Europe, n'est-il pas surprenant de constater que le gène de la couleur noire a survécu? A moins que les chats ne possèdent effectivement neuf vies...
Également, une légende britannique raconte que Napoléon qui était très superstitieux et qui détestait particulièrement les chats noirs, en aurait vu un avant la bataille de Waterloo, ce qui expliquerait sa défaite.
Il ne faut pas ouvrir un parapluie à l’intérieurLes premières superstitions relatives au parapluie datent des premiers Égyptiens, pour qui cet objet, fabriqué avec art à l'aide de papyrus et de plumes de paon, était empreint de signification religieuse. Ces premiers parapluies n'étaient absolument pas destinés à protéger de la pluie (phénomène rare et véritable bénédiction dans l'Égypte aride), mais servaient de parasols contre l'implacable soleil qui sévissait toute la journée.
Les Egyptiens croyaient que la voûte céleste était formée par le corps de Nut, la déesse des cieux (3000 ans av-JC). Son corps arqué formait une sorte de pont au-dessus de la terre, ne touchant le sol que par l'extrémité des orteils et des doigts. Les parapluies fabriqués par l'homme représentaient donc la déesse Nut en miniature, sous laquelle seuls les nobles étaient autorisés à s'abriter. L'ombre formée à l'extérieur par l'un de ces parapluies était sacrée et, pour le commun des mortels, le seul fait d'y pénétrer, même involontairement, était un sacrilège, un présage de mauvais augure. (Cette croyance était inverse chez les Babyloniens, qui considéraient comme un honneur de poser ne serait-ce qu'un pied dans l'ombre formée par le parasol du roi.)
L'idée qu'un parapluie ouvert dans une maison porte malheur est plus récente : au 18ème siècle, à Londres, lorsque commencèrent à se répandre les parapluies à armature métallique, leurs mécanismes d'ouverture en faisaient de véritables dangers publics à l'intérieur des maisons. Un parapluie déplié brusquement dans une petite pièce pouvait blesser gravement un adulte ou un enfant, ou briser un objet fragile. Et même un incident mineur risquait de provoquer une vive discussion, voire une véritable dispute, ce qui était dommage dans une famille ou entre amis. Aussi la superstition fut-elle créée dans un but de dissuasion.
Ne pas passer sous une échelleTout comme pour le parapluie, cette superstition semble trouver son origine dans une attitude de prudence élémentaire évidente : il vaut mieux éviter de passer sous une échelle dans la mesure où un outil tombant des mains de l'ouvrier à son sommet se transforme en une arme meurtrière.
La véritable origine de la superstition n'a cependant rien à voir avec cette explication : une échelle appuyée contre un mur forme un triangle, longtemps considéré, dans de nombreuses civilisations, comme l'expression la plus courante de la sainte trinité des dieux. Ainsi, les pyramides étaient constituées de plans triangulaires et pour un simple mortel, traverser un triangle revenait à profaner cet espace sacré.
Pour les Égyptiens, l'échelle représentait un symbole de chance : elle avait sauvé le dieu Osiris de l'emprisonnement dont le menaçait l'esprit des ténèbres. L'échelle était également une représentation symbolique illustrant l'ascension des dieux, et l'on en plaçait toujours une dans les tombes des rois égyptiens pour aider ces derniers à monter jusqu'au ciel.
Plusieurs siècles plus tard, les disciples de JC adaptèrent la superstition de l'échelle en l'interprétant à la lumière de la mort du Christ : parce qu'on en avait appuyé une sur la croix lors de la crucifixion, l'échelle devint un symbole de cruauté, de trahison et de mort. Passer sous une échelle revenait à courir à sa perte. Au 17ème siècle, en France et en Angleterre, on obligeait les condamnés à mort à passer sous une échelle, tandis que le bourreau la contournait.
Source:
http://christophe.giordani.free.fr/superstitions.htm