Quatrième nuit d'émeutes en Grande-Bretagne
Pour la quatrième nuit consécutive, plusieurs ville du Royaume-Uni ont été le théâtre d'émeutes. Londres, où quatre-vingt-une personnes ont été arrêtées depuis mardi soir, était bouclée par un impressionnant dispositif policier. Mais les violences ont éclaté dans le centre et le nord du pays. Ce sont principalement Manchester, qui avait pour le moment été épargnée, et Birmingham qui ont été touchées. Au total, plus de mille trois cent trente personnes ont été interpellées depuis samedi, selon les autorités.
* Manchester, la ville la plus touchée
"Nous avons été attaqués plusieurs fois. J'ai vu deux magasins attaqués, pillés, incendiés. J'ai vu des jeunes attraper des grillages et les lancer à travers les portes. C'était surréaliste", explique un gérant de magasin du centre-ville. Selon cet homme, les émeutes ont commencé à 17 h 30, "d'un seul coup" avant que le calme ne revienne, vers 1 heure du matin. Des dizaines de magasins ont été pillés et incendiés par des centaines de personnes. La police en a interpellé près de 300. A Salford, dans la grande banlieue de Manchester, des émeutiers ont lancé des briques sur des policiers et ont mis le feu à des bâtiments.
Ce sont les pires émeutes qu'ait connues la ville en trente ans, selon le chef de la police locale, Garry Shewan, avec une intensité qu'il "n'avait jamais observée auparavant". La police a donc fait appel directement à la population, lui demandant de "réfléchir soigneusement à qui elle soutient", car "dès demain matin [mercredi], nous viendrons procéder à des arrestations" de personnes identifiées grâce aux images de vidéosurveillance. Mais la police de Manchester était vivement critiquée par un élu local après l'éclatement des émeutes : Graham Stringer, du parti travailliste, estime que la police aurait dû être davantage préparée : "Il faut que la police reprenne le contrôle des rues, car elle n'y est pas parvenue", peut-on lire dans le Guardian.
* En province, les émeutes continuent
A une quarantaine de kilomètres de Manchester, à Liverpool, une cinquantaine de personnes ont été interpellées. Deux cents jeunes ont bombardé la police de projectiles et causé des dégâts.
Pour la deuxième nuit consécutive, d'autres incidents ont éclaté dans la deuxième ville du pays, Birmingham, et sa banlieue, notamment Wolverhampton et West Bromwich. Une centaine de personnes y ont été arrêtées.
Alors que le bilan humain de ces émeutes était jusqu'ici d'un mort à Londres, trois hommes ont été écrasés par une voiture à Birmingham. Selon la police, il est impossible, pour le moment, de déterminer si ces morts sont liées aux émeutes. La police a tout de même interpellé un homme et saisi une voiture. Selon la BBC, qui cite les témoignages de personnes du voisinage, les victimes appartenaient à un groupe d'autodéfense et tentaient de prévenir les pillages dans le quartier.
A Nottingham, c'est un commissariat qui a été incendié par des jets de cocktails Molotov. "Au moins huit personnes ont été arrêtées" pour cet incident, et plus de quatre-vingt-dix au total dans la ville. Des incidents ont également été signalés à Gloucester, Reading, Oxford et à Milton Keynes. Selon la BBC, des effectifs de police en provenance d'Ecosse sont actuellement en route vers la plupart de ces villes.
Londres, où les émeutes ont commencé samedi, est restée calme. Et pour cause : seize mille policiers y ont été déployés mardi soir, contre six mille lundi soir. Mais une forte tension était perceptible : de nombreux magasins avaient fermé plus tôt que prévu, et à Canning Town, quartier très défavorisé de l'est de la capitale, la police faisait face à des groupes de jeunes, sans affrontement.
Pour tenter de mettre fin à cette situation, le premier ministre, David Cameron, rentré précipitamment de vacances, a promis de la fermeté. "La population ne doit avoir aucun doute sur le fait que nous ferons tout ce qui est nécessaire pour rétablir l'ordre dans les rues et les rendre sûres pour ceux qui respectent la loi, a-t-il assuré. Si vous êtes assez vieux pour commettre de tels crimes, vous êtes également assez vieux pour être punis." Une réunion d'urgence du gouvernement aura lieu mercredi, suivie d'une session extraordinaire du Parlement, convoquée pour jeudi.
Selon la police, sept cent soixante-huit personnes ont été arrêtées et cent onze policiers blessés dans la seule capitale. Pour l'instant, les autorités britanniques ont exclu tout recours à l'armée, même si la police a visiblement été dépassée dans un premier temps par l'ampleur des violences.
Marseille : un enfant de 4 ans tué par un chauffard qui a pris la fuite
C'est un terrible accident qui s'est produit à Marseille. Un petit garçon de 4 ans est mort après avoir été renversé par un fourgon. Il traversait la rue accompagné de sa sœur pour acheter des bonbons dans le quartier de la Belle de Mai dans le 3ème arrondissement, quand il a été renversé par un véhicule Peugeot. Selon les premiers éléments de l'enquête, le conducteur a ensuite déplacé le corps de l'enfant d'une cinquantaine de mètres avant de le déposer sur le trottoir et de prendre la fuite. Une patrouille de police a retrouvé dans la nuit un fourgon de même type en partie calciné dans le secteur nord de la ville.