Comme je l'ai dit quand le sujet des lectures du moment, j'ai tout juste fini ce livre, et je voulais vous faire partager quelques extraits, en voici un premier:

Le passage se situe au moment où l'une des héroïnes, Paloma, 12 ans et demi, rend visite à sa grand-mère en maison de retraite avec sa famille. Colombe, sa soeur, une fille superficielle et inintéressante, dit au moment de partir qu'il faut vite oublier la vision déprimante de toutes ces vieilles personnes. Et ce qui suit est la pensée de Paloma, en réponse à ce qu'a dit sa soeur:




Au contraire, il ne faut pas oublier ça. Il ne faut pas oublier les vieux au
corps pourri, les vieux tout près d’une mort à laquelle les jeunes ne veulent
pas penser (alors ils confient à la maison de retraite le soin d’y amener leurs
parents sans esclandre ni tracas), l’inexistante joie de ces dernières heures
dont il faudrait profiter à fond et qu’on subit dans l’ennui, l’amertume et le
ressassement. Il ne faut pas oublier que le corps dépérit, que les amis
meurent, que tous vous oublient, que la fin est solitude. Pas oublier non plus
que ces vieux ont été jeunes, que le temps d’une vie est dérisoire, qu’on a
vingt ans un jour et quatre-vingts le lendemain. Colombe croit qu’on peut
« s’empresser d’oublier » parce que c’est encore tellement loin pour
elle, la perspective de la vieillesse, que c’est comme si ça n’allait jamais
lui arriver. Moi, j’ai compris très tôt qu’une vie, ça passe en un rien de
temps, en regardant les adultes autour de moi, si pressés, si stressés par
l’échéance, si avides de maintenant pour ne pas penser à demain… Mais si on
redoute le lendemain, c’est parce qu’on ne sait pas construire le présent et
quand on ne sait pas construire le présent, on se raconte qu’on le pourra
demain et c’est fichu parce que demain finit toujours par être aujourd’hui,
vous voyez ?


Donc, il ne faut pas oublier tout ça. Il faut vivre avec
cette certitude que nous vieillirons et que ce ne sera pas beau, pas bon, pas
gai. Et se dire que c’est maintenant qui importe : construire, maintenant,
quelque chose, à tout prix, de toutes ses forces.

ouh, c'est sombre comme texte, et très réaliste aussi. je pense aussi qu'il ne faut pas oublier ça, ce qu'on a tendance à oublier quand on est jeune et immature (le cas de beaucoup, malheureusement).

très beau texte et très sombre aussi. Il est plein de bon sens et de réalisme.

Et malgré ses traits noirs on se qu'il se cache un encouragement à mieux vivre chaque seconde non pas comme si elle étaient dernières mais qu'elles font partis d'un tout et qu'elle ont une place irremplaçable

Et Colombe est vraiment une idiote

Très beau texte que tu nous fais partager.

En effet, Colombe est vraiment une crétine de première classe!

Très intéressant. J'ai hâte de lire les autres passages (en attendant d'éventuellement lire le livre prochainement )

Merci pour vos commentaires.

Voici un autre passage, plus court à lire, mais que j'ai trouvé intéressant, moi qui avais tendance à avoir des a priori sur cette couleur. C'est la petite Paloma qui parle:

J’adore le rose, je trouve que c’est une couleur injustement traitée, on en fait un truc de bébé ou de femme trop maquillée alors que le rose est une couleur très subtile et délicate, qu’on trouve beaucoup dans la poésie japonaise.

Bonne manière de voir le rose, en effet...

Très bon choix de textes, Laïka.

Et je précise que j'ai lu ce livre, j'ai adoré aussi, merci d'en faire ressortir ces extraits

Ah, pas mal cette description du rose

je suis bien d'accord, le rose est injustement qualifiée

Cette phrase a attiré mon attention, justement parce que j'ai tendance à associer le rose à ces concepts là.

Le fait est qu'on a tendance à l'associer à ça, et ce texte lui redore son blason

Tu as d'autres extraits, Laïka?

ça serait chouette