J'ai hésité longtemps avant de faire ce sujet, parce que ça me touche beaucoup, au plus profond de moi, et aussi parce que ça peut prêter à controverse, allez savoir pourquoi.

Voilà, j'ai très peur de la mort. Pas seulement le concept, mais aussi le côté "physique".
Je pense que je frise la thanatophobie.

Je n'aime pas tout ce qui est médical, l'anatomie profonde me donne des sueurs froides. Et du coup, j'ai développé cette peur de la mort, bien au delà du "simple" concept moral ou spirituel.

Bien entendu, ma peur a commencé il y a quelques années, mais avec la peur "concept". C'est-à-dire la peur de perdre un être cher, la peur de ma propre fin, puis petit-à-petit la peur de la mort qui signifie "fin de vie" (en gros, un être est vivant, et l'instant d'après, pof, il est "parti"). Le fait d'employer le mot "s'éteindre", pour parler du décès de quelqu'un me fait froid dans le dos.

Et désormais, j'ai développé la peur de la mort, mais du côté physique cette fois, avec le côté "médical" qui me terrorise et me rend malade (quelle ironie).

Avez-vous une opinion sur tout ça? que pouvez-vous en dire?

Ouh, ça c'est un sujet grave, je dirais...

Personnellement, je suis assez craintif de tout ça, en effet, et j'avoue que j'y pense le moins possible. Comme disait Gisèle, (les Vamps, le duo comique, je sais pas si vous connaissez): "la mort? je n'y pense jamais! ça pourrait la faire venir!"

Mais je pense malgré tout que j'ai une attitude un peu lâche, en fait...

Sujet "grave" je ne pense pas, sujet tabou dans notre société oui c'est vrai, maintenant la mort fait partie de la vie, du cycle, elle est inévitable, voir même nécessaire pour commencer une nouvelle vie (bon là je vais peut être dérivé sur la réincarnation mais le tout est lié donc... ).

Je ne pense pas avoir vraiment peur de la mort, le jour où elle viendra je l'attendrais. Sans chercher à la provoquer, je pense que j'apprécie la vie quand même, si je peut mourir avec le sourire, ça sera avec plaisir. Je veux dire par là que j'aimerais mourir sans trop de regret en regardant derrière moi, en pensant avoir évoluer, appris de la vie, tiré un enseignement, ... Et puis curieux comme je suis, la mort reste une belle énigme à explorer

Donc pour résumer, de mon point de vue, la mort n'a rien d'effrayant, c'est simplement une partie de notre existence, pas la fin de celle-ci. Pour profiter de celle-ci, je profites avant tout de la vie. Et comme l'a dit un certain pirate:

La Mort est une journée qui mérite d'être vécue!!!

Et puis une autre citation : "Elle doit venir la Mort, c'est juste une question de comment et de pourquoi"

Je ne connaissais pas cette phrase des Vamps ! Disons que ça vise à dédramatiser ce qui cause de sacrés drames.

Personnellement, j'y pense de plus en plus, plus le temps passe, plus cela me trotte parce que la vie au final est si courte. Cela dépend de l'angle de vue (certaines choses prennent trop de temps).

J'ai surtout peur de la souffrance qu'autre chose je crois. L'idée de salut et de vie après la mort m'intrigue, me fascine aussi. Me fascine aussi dans le sens que j'aimerais tant savoir ce qui se cache avec cette peur de l'inconnu.

J'ai peur de la mort, et pas seulement de la Mort. Certaines petites morts sont nécessaires (atténuation de certains regrets), et certaines d'entre elles me hantent.

Je n'ai pas peur de la mort, en tout cas, pas de la mienne. J'ai peur de celle de mes proches, ça oui.

Oma parle de peur "physique", alors oui, l'arrêt de la vie peut être effrayant, physiquement parlant, le coeur qui s'arrête, les organes qui ne fonctionnent plus, etc... je n'y pense pas plus que ça. Comme je l'ai dit, la chose qui m'effraie est la perte de mes proches.

En outre, comme l'a dit Idunna, c'est la souffrance que je craindrais le plus.

Avoir peur de la mort est tout à fait normal car nous avons peur de ce que nous ne connaissons pas. Elle nous angoisse, nous hante parfois et peut, dans des cas extrêmes, nous empêcher de vivre.
Cependant, notre vision est culturelle. Comme le dit Dinendal, prononcer les mots "suicide", "mort" et j'en passe est tabou. Il faut pleurer, se lamenter sur la perte de quelqu'un. En parallèle, on veut toujours vivre plus vieux, en bonne santé... La Mort est pourtant la seule chose que l'Homme ne peut pas vaincre.
Si on se réfère aux anciennes sociétés antiques ou médiévales et même africaines aujourd'hui, la Mort est quelque chose de joyeux, de quotidien, c'est un passage, dans des époques où les maladies, les violences, pullulaient. On vivait même avec les cadavres durant le médiéval, on dormait et on mangeait avec eux (faute de place en même temps...). Lors des rites funéraires antiques, on faisait des banquets sur les sarcophages, etc... Les exemples sont nombreux.
Alors oui, on peut tenter de se rassurer grâce aux théories de la réincarnation, d'évolution (ce en quoi je crois), on peut se rattacher à des religions ou à des sciences pour comprendre cet état, on peut tenter des expériences pour essayer d'aller au delà, cependant nous aurons toujours plus ou moins peur à des moments de notre vie.
Cette peur ne doit pas nous entraver. Si la Mort doit nous prendre, acceptons le, ce n'est pas nous qui décidons et c'est peut être ça qui nous embête...

Oui en effet, l'Homme a toujours voulu tout contrôler, à commencer par la Nature, puis sa propre vie en retardant le plus possible l'inévitable. Cela peut être frustrant de ne se savoir que de passage. D'autres ont peur qu'on les oublis, ne plus être dans aucuns souvenirs peut être vu comme une deuxième mort.

Je me trompe peut être, mais il ne fut pas un temps où les marchés avaient lieu dans les cimetières, le rapport avec la mort était beaucoup plus serein...

la mort, cette peur ultime de l'inconnu.

L'Homme a fait bon nombres d'erreurs à vouloir trop découvrir ce qui est inconnu. Et la mort est en quelque sorte le Saint Graal de l'inconnu. Cela est vraiment effrayant, car la mort nous fait prendre conscience que nous ne sommes que peu de chose en tant qu'être vivant.

Pour défier ça, l'Homme s'est placé au dessus de Mère Nature, il se prend pour l'être supérieur, pense qu'il peut tout accomplir. Et ce juste pour se rassurer face à cet ennemi qu'est l'inconnu.

La mort est la fin matérielle, ceci est indiscutable. Comme le dit Oma, la mort physique est froide, mécanique, effrayante. Et là se départage les fameux deux groupes distincts des croyants en l'au-delà et ceux qui croient en la réincarnation:

• les premiers pensent qu'il n'y a qu'une seule vie, et donc misent tout dans chacun de leurs actes. C'est comme ça que de nos jours (dans notre société judéo-chrétienne) notre but sacré est de repousser sans cesse l'heure de notre mort.
  

• les deuxièmes sont comme le dit Fallen Angel, ils célèbrent leurs morts au lieu de les pleurer. Un vieil adage me revient justement vis-à-vis de ça
  

"-Dit moi comment il est mort.
-Je te dirais comment il a vécu."

Ils ne dissocient pas la mort de la vie, car il s'agit là d'une seule et même chose. Même si je suis aussi plein de questions face à la mort sous quelque façon que ce soit. Je pense qu'il faut essayer de se libérer de ses peurs et de vivre un vie heureuse dont on n'aura le moins de regrets à la fin lorsque l'on se retournera.

Et puis, comme dirait Gustave Parking:
La Mort est le meilleur moment de la vie. C'est pour ça qu'il est préférable de le garder pour la fin

Merci à tous de vos réponses.

Mais au final, et la mort physique (ou mécanique, comme l'a dit Mitsukai)? C'est ça qui finit par me terroriser. Je trouve ça tellement froid, tellement mécanique justement...

En même temps, tout devient mécanique maintenant. Les relations intimes en sont un bon exemple. A force de tout expliquer, de tout analyser, de tout bien poser en problème scientifique, ça veut plus rien dire.

Peut-être est-ce pour ça que personne ne se soucie de la mort "physique" ?

C'est qu'en y pensant, les gens ont du mal à considérer la mort d'un point de vue mécanique, on dirait.
Dès qu'on parle de "mort", les gens pensent à l'après-vie (que l'on pense qu'il y en ait une ou pas), mais quid de l'extinction du corps?

Idunna a écrit:

Certaines petites morts sont nécessaires (atténuation de certains regrets), et certaines d'entre elles me hantent.

Je ne suis pas sûre de comprendre ta phrase, Idunna, pourrais-tu l'expliquer? je veux dire: expliquer à quoi tu fais allusion?

Quand je parle de petites morts, ce sont des choses ou des êtres qui ne sont plus. Pour des êtres, j'ai tort de parler de "petites morts", car l'autre est notre reflet, on est rien ou presque sans reflet.

Comme petites morts : les règles (menstrues), perte de l'innocence (adolescence et post-adolescence), une époque qui s'achève, fins de certains privilèges, l'été qui s'en va (très actuel !).

En d'autres termes, nous avons à faire à des états non permanents, parfois cycliques (les saisons), d'autres uniques ou rares.

Dans mes propos, il faudrait inclure la notion de nostalgie, voire même de mélancolie.

Ah, ok, merci.

Mais je ne suis pas sûre de comprendre pourquoi les règles sont une petite mort?

Est-ce que tu dis ça parce qu'il s'agit de la perte d'un oeuf non fécondé?

Pour moi le sang symbolise à la fois la vie et la mort. Les règles rythment la vie d'une femme et oui, tu as un peu compris mon idée. La vie et la mort souvent liées.

Je sais pas trop. Je suppose que j'en ai un peu peur, je n'aime pas trop en parler, en fait, donc oui, je dirais que j'en ai peur

Idunna a écrit:

Pour moi le sang symbolise à la fois la vie et la mort. Les règles rythment la vie d'une femme et oui, tu as un peu compris mon idée. La vie et la mort souvent liées.

merci des explications

moi j'ai sans conteste peur de la mort, pas que je suis matérialiste et que je veux m'accrocher à mes biens ici bas. Mais il s'agit plutôt d'une peur fondée sur l'ignorance totale de ce qu'il y a après

L'éternelle question de savoir s'il y a quelque chose ou non.

La peur de l'inconnu plus que celle de la mort elle même peut être? Cette même peur qui pousse les hommes à vouloir tout expliquer, que ce soit par la religion, ou par la science depuis quelques années, cette peur qui ne veut pas laisser de place au mystère, à la magie de l'imagination, ... Ça peut être compréhensible, mais je trouve ça beau le mystère, la peur de l'inconnu à peut être quelque chose d'attirant aussi après tout?

oui, j'imagine que la peur de la mort, c'est surtout une question de peur de l'inconnu. Mais est-ce qu'on peut comparer la fin de la vie avec, je sais pas, moi: une frontière géographique jamais traversée?

C'est très caricaturé, mais en quelque sorte oui, sauf que l'inconnue semble encore plus grande, plus mystérieuse dans le cas de la mort, c'est peut être pour cette raison que voyager nous effraie moins que la mort.

C'est bien gentil cette histoire d'inconnu(e), mais que faire de la mort du corps?

le corps est quelque chose de fini.

Comme toute chose de finie, il a donc une fin.

La mort du corps est sa fin.

Il est notre réceptacle pour la vie, c'est donc pour cela qu'il faut en prendre soin.

Il est vrai qu'outre les réponses philosophiques ou religieuses, la mort du corps peut être une souffrance. Tout le monde rêve de mourir dans son sommeil ou sans s'en rendre compte pour ne pas ressentir la douleur. Cependant, rares sont ces situations. Je pense que la pire peur sur la mort que nous devons avoir c'est de mourir lentement et en souffrant horriblement jusque réclamer qu'elle nous emporte.
Choisir sa propre mort serait peut-être la solution mais il y a aussi le risque de se rater lamentablement...
Vivre en acceptant de mourir, de souffrir est sans doute la seule acceptation possible. Rien ne dure éternellement, la vie comme la souffrance.

Il y a un proverbe qui dit " la vie ça fait mal", la mort n'étant pas dissociable de la vie fait mal aussi. C'est pour ça que une "mort douce" est tellement recherchée.

Malheureusement, la mort est très rarement douce et indolore. De plus aujourd'hui, "grâce" aux progrès de la médecine, il est possible de maintenant en vie nos vieilles carcasses très longtemps même s'il n'y a plus rien qui marche à l'intérieur.

Je pense toujours aux personnes âgées qui sont, certes en vie à un âge avancé, mais incapable de bouger convenablement, handicapées, seules, avec des problèmes physiologiques insupportables. Ces gens ont une vie qui est sans doute plus dure que la mort car ils la vivent à chaque instant comme une longue et lente agonie.

C'est pour ça que tout le monde cherche à garder sa santé en état et aussi mourir rapidement.

Mais c'est si peu réalisable. En finir soit même? Comme tu le dis c'est un coup à se rater et finir encore plus mal.

lente agonie ou mort brutale, je trouve ça toujours aussi "flippant"...

Quant à mourir dans son sommeil, évidemment que c'est une belle mort, mais cela ne m'empêche pas de visualiser avec précision le côté "machine qui s'arrête"...